Qu'est-ce que le Soft Power ?
Voici comment le spécialiste des relations internationales Pascal Boniface définit la notion de Soft power : Joseph Nye "se basait sur une distinction en " hard power " et " soft power ". Le " hard power " c'est l'utilisation des moyens économiques et militaires pour imposer sa volonté aux autres. Le " soft power " consiste à parvenir au même résultat par l'attraction, l'influence. Le " soft power " américain réside dans ses valeurs (liberté, droits de l'homme, démocratie), son système universitaire, sa culture etc." Précisons que c'est également une méthode d'exercice de la puissance : contrairement à la force militaire qui s'appuie sur la contrainte, le soft power repose "sur la capcaité à définir l'agenda politique d'une manière qui oriente les préférences des autres. (...) Le soft power va au-delà de la persuasion ou du pouvoir de conviction grâce à l'échange d'arguments. C'est la capacité à séduire et attirer. Et l'attraction mène souvent à l'acceptation ou à l'imitation"(citation de J. Nye).
La fuite des cerveaux est ainsi une illustration de la force d'attraction du modèle américain. La promotion de ce modèle passe parfois par la réalisation de petits films en vantant les mérites, quitte à s'annexer le patrimoine naturel de son voisin canadien en montrant les chutes du Niagara, mais uniquement la partie canadienne... Coïncidence, la secrétaire d'Etat adjointe en charge de la diplomatie publique (en somme le Soft power) vient de démissionner...
Quant au côté obscur de la force... Le rôle attribué à Dick Cheney (vie-président, certains disent qu'on pourrait lui laisser uniquement la première partie de cette fonction...) par Georges Bush lui-même pour la fête d'Halloween est celui de Dar Vador ! Déclaration de l'intéressé : "Dark Vador est l'un des surnoms les plus gentils que l'on m'ait donné récemment."
Mais là je m'égare un peu ! Revenons à notre sujet.
Qui est Barack Obama ?
En quoi Obama serait-il le candidat du Soft Power ?
L'administration Bush ne s'est pas distinguée, vous l'aurez sans doute remarqué..., par sa capacité de persuasion et sa "puissance douce". Un des problèmes d'Obama est sa crédibilité, en particulier en matière de politique étrangère. Pourtant, selon Joseph Nye lui-même, Barack Obama "ferait plus pour le "soft power" des Etats-Unis à travers le monde que quoi que ce soit d'autre que nous fassions". Réconcilier les orientations antagonistes de la politique étrangère américaine et dépasser ses clivages traditionnels entre réalistes et idéalistes, entre multilatéralistes et unilatéralistes serait-il possible avec Obama à la Maison Blanche ?Quelques éléments de réponse avec cet article en anglais (à lire ou à écouter) paru dans le New York Times Magazine.
[photo : Baba, "La fuite des cerveaux..."]
2 commentaires:
Un commentaire (assez désabusé) de F.B. Huyghe sur votre question : http://www.huyghe.fr/actu_605.htm
Merci pour le lien.
Il est certain qu'Obama ne pourra pas à lui tout seul effacer huit années de Bush avec un sourire.
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