23 décembre 2006

Réponses au questionnaire


Voici les bonnes réponses au questionnaire sur les sites internet. Il s'agit de vos réponses pour l'essentiel. Les réponses pour les parties II à IV ont été données par trois élèves de Terminale S5 en 2005-2006 (Théo, Quentin et Geoffroy), avec quelques précisions de détail :


I. Les Etats-Unis, une nation de migrants

1. En allant sur le site d'Ellis Island, donnez pour chaque période du graphique les 4 premiers groupes d'immigrants (pays ou région) et leur nombre.

Avant 1790 : Africains 300 000, Anglais 300 000, Irlandais d’origine écossaise 100 000, Allemands 100 000

Entre 1790 et 1820 : Africains 85 000, Irlandais d’origine écossaise 50 000, Anglais 45 000, Français 40 000

Entre 1820 et 1880 : Empire allemand 3 000 000, Irlandais 2 800 000, Britannique 2 000 000, Empire d'Autriche-Hongrie 1 000 000

Entre 1880 et 1930 : Italiens 4 600 000, Empire d'Autriche-Hongrie 4 000 000, Empire Russe 3 300 000 Empire allemand 2 800 000

Entre 1930 et 1965 : Allemands 940 000, Canadiens 900 000, Mexicains 610 000, Britanniques 480 000

Entre 1965 et 2000 : Mexicains 4 300 000, Philippins 1 400 000, Coréens 760 000, Dominicains 750 000

2. Parmi ceux-ci, combien de personnes sont passées par Ellis Island et sur quelle période ?

12 millions de 1892 à 1954

Tous les immigrants arrivant par le port de New York passaient-ils par Ellis Island ?

Non, tous les immigrants ne passaient pas par Ellis Island. Seuls les gens appartenant aux troisième et quatrième classes devaient se soumettre aux tests de santé et de compétences.Il s'agissait pour les services sociaux de repérer leurs futurs usagers.

3. Quelle est aujourd'hui la population américaine ?

300,446,604 environ vendredi après-midi

Un migrant arrive toutes les 31 secondes ?

4. Allez ici, cliquez sur la carte des Etats-Unis. Choisissez en haut à droite de la carte l'échelle des Etats. Dans Typologies choisissez Etnicity puis Black population. Citez 3 Etats où la population noire représente plus de 25 % de la population de l'Etat.

Louisiane, Missipi, Alabama, Géorgie, Caroline du Sud.

Faîtes ensuite de même pour la population hispanique en 2000.

Californie, Arizona, Nouveau Mexique, Texas

Rajoutez maintenant par dessus (foreground) en choisissant Demography puis Population 2005 la population par Etat. Indiquez les 4 Etats les plus peuplés.

Californie, Texas, New York (Etat), Floride

Où sont situés les Etats qui ont gagné le plus d'habitants en pourcentage entre 2000 et 2005 ?

A l'Ouest et au Sud, en particulier dans les Montagnes Rocheuses, c'est-à-dire des Etats au départ relativement peu peuplés.


II. Le mur de Berlin :

1. Combien d'Allemands de l'Est se réfugient à l'Ouest entre 1949 et 1961 ?
2 700 000 Allemands de l’Est se réfugient en RFA entre 1949 et 1961, dont 1,6 Millions par Berlin-Ouest.

2. Comment les autorités de RDA justifient-elles la construction du mur ? Quelle est sa longueur autour de Berlin-Ouest ? Combien de personnes ont réussi à le franchir (Mauerbrecher) et combien y ont été tuées ? Joignez une photo de Checkpoint Charlie.
Les autorités est-allemandes prétendent que le mur est une « protection antifasciste » servant à éviter d’éventuelles agressions venant de l’Ouest.
La longueur du mur autour de Berlin-Ouest est de 122 Km.
5 043 personnes ont franchi le mur et 239 y ont été tuées.


Photographie de Checkpoint Charlie.


3. Quand et par qui est annoncée la libre circulation entre l'Est et l'Ouest ?
La libre circulation entre l’Est et l’Ouest est annoncée le 9 novembre 1989 à 18 h 57 par Günter Schabowski, chef du SED berlinois (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands= Parti Socialiste Unifié Allemand, le principal parti politique de la RDA).



III. La crise de Cuba :

1. Quel jour Kennedy apprend-il l'installation de rampes de lancement à Cuba ? Que dit-il en l'apprenant ?
Kennedy apprend l’installation des rampes de lancement à Cuba le 16 octobre 1962.
En l’apprenant, le président américain a dit la phrase : « Il ne peut pas me faire ça à moi ! ».

Joignez une image du rayon d'action prévu des missiles

Image illustrant le rayon d’action prévu des missiles SS-4 et SS-5.

2. Comment s'appellent les deux lignes de "quarantaine" mises" en place ? Que se passe-t-il le 27 octobre ?
Les deux lignes de « quarantaine » mises en place s’appellent : Walnut Line («Ligne de la Noix») et Chesnut Line (« Ligne de la Châtaigne » ou du Marron) ; (on remarque au passage l’inventivité des dirigeants militaires américains lorsqu’il s’agit de trouver un nom).
Le samedi 27 octobre 1962, Fidel Castro ordonne sans autorisation soviétique de tirer sur tout avion américain. La DCA cubaine abat alors un avion de type U-2, tuant son pilote, le major Anderson.

3. Qu'a obtenu Khrouchtchev contre le retrait des missiles ? Quand est installé le "téléphone rouge" et quand a-t-il servi pour la première fois ?
En échange du retrait des missiles de Cuba, Khrouchtchev a obtenu le retrait des missiles Jupiter américains de Turquie.
Le « téléphone rouge » est mis en service le 30 août 1963. Il sera utilisé pour la première fois lors de la guerre des Six jours en 1967.

IV. Hiroshima et Nagasaki :

1. Quels sont les noms donnés aux deux bombes du 6 et du 9 août ?
La bombe surnommée Little Boy a été larguée sur Hiroshima le 6 août.
La bombe qui détruisit la ville de Nagasaki le 9 août s’appelait Fat man.

2. Comment est justifiée par les Américains l'utilisation de la bombe ? Cette décision est-elle soutenue par l'opinion publique américaine ?
Les Américains justifient l’utilisation de la bombe en la présentant comme un moyen permettant de mettre rapidement fin à la guerre tout en épargnant de nombreux soldats américains et civils japonais qui seraient mort pendant la guerre nécessaire à la capitulation du Japon sans cette solution (l’estimation faite pour un débarquement américain au Japon prévoyait 500.000 victimes américaines).
L’opinion publique américaine soutient cette décision, vu que celle-ci permet d’éviter la perte de nombreux américains (« Ne pas l’utiliser, surtout après être devenu président quelques semaines auparavant et sans élection aurait relevé d’un véritable suicide politique ».)

3. Combien le bombardement sur Hiroshima a-t-il fait de victimes (instantanément et par la suite) ?
On estime que le nombre total de victimes de « Little Boy » est compris entre 60.000 et 200.000.


20 décembre 2006

Questionnaire



Voici la liste des questions, les réponses sont à chercher dans les sites indiqués :

I. Les Etats-Unis, une nation de migrants

1. En allant sur le site d'Ellis Island, donnez pour chaque période du graphique les 4 premiers groupes d'immigrants (pays ou région) et leur nombre.
2. Parmi ceux-ci, combien de personnes sont passées par Ellis Island et sur quelle période ? Tous les immigrants arrivant par le port de New York passaient-ils par Ellis Island ? (La réponse est dans le paragraphe sous les deux photos du bâtiment avant et aujourd'hui).
3. Quelle est aujourd'hui la population américaine ? Un migrant arrive toutes les .... secondes ?
4. Allez ici, cliquez sur la carte des Etats-Unis. Choisissez en haut à droite de la carte l'échelle des Etats. Dans Typologies choisissez Etnicity puis Black population. Citez 3 Etats où la population noire représente plus de 25 % de la population de l'Etat. Faîtes ensuite de même pour la population hispanique en 2000. Rajoutez maintenant par dessus (foreground) en choisissant Demography puis Population 2005 la population par Etat. Indiquez les 4 Etats les plus peuplés. Où sont situés les Etats qui ont gagné le plus d'habitants en pourcentage entre 2000 et 2005 ?



II. Le mur de Berlin :

1. Combien d'Allemands de l'Est se sont-ils réfugiés à l'Ouest entre 1949 et 1961 ?
2. Comment les autorités de RDA justifient-elles la construction du mur ? Quelle est sa longueur autour de Berlin-Ouest ? Combien de personnes ont réussi à le franchir (Mauerbrecher) et combien y ont été tuées ? Joignez une photo de Checkpoint Charlie.
3. Quand et par qui est annoncée la libre circulation entre l'Est et l'Ouest ?


III. La crise de Cuba :

1. Quel jour Kennedy apprend-il l'installation de rampes de lancement à Cuba ? Que dit-il en l'apprenant ?
Joignez une image du rayon d'action prévu des missiles
2. Comment s'appellent les deux lignes de "quarantaine" mises" en place ? Que se passe-t-il le 27 octobre ?
3. Qu'a obtenu Khrouchtchev contre le retrait des missiles ? Quand est installé le "téléphone rouge" et quand a-t-il servi pour la première fois ?


IV. Hiroshima et Nagasaki :

(questions subsidiaires...)
1. Quels sont les noms donnés aux deux bombes du 6 et du 9 août ?
2. Combien le bombardement sur Hiroshima a-t-il fait de victimes (instantanément et par la suite) ?

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18 décembre 2006

L’Allemagne au cœur de l’affrontement des grandes puissances (1945-1990)


Le minimum que l'on vous demande est de vous interroger sur la place du cas allemand dans cet affrontement : pourquoi peut-on dire que l'Allemagne a été un des lieux symboles de l'affrontement entre les deux puissances ? Cette problématique est simple mais peut rapidement se transformer en simple énumération des différents événements liés à l'Alle­magne. Or, il est important de préciser que le terme d'Allemagne pendant cette période est impropre : il y a deux Allemagnes. À la lecture de ces dif­férents événements, on peut voir que leurs relations sont plus ou moins con­flictuelles, plus ou moins pacifiées, à l'image des relations entre les deux grandes puissances.

- Une problématique un peu plus démonstrative serait donc : « Dans quelle mesure l'histoire de l'Allemagne, des deux Allemagnes, durant cette période est-elle le reflet des relations entre les deux grandes puissances ? »

Personages à citer absolument : Staline, Khrouchtchev, Kennedy, Willy Brandt, Gorbatchev.

Événements à évoquer absolument : blocus de Berlin (1re crise), création RFA et RDA, construction du Mur (2e crise), chute du Mur et réunification.

Notions à développer : description des deux modèles idéologiques, bloc, coexistence pacifique, détente, Ostpolitik.

Vous devez faire un plan chronologique et bien réfléchir à vos dates char­nières qui marquent le passage d'une partie à l'autre

Le premier temps fort est le partage officiel de l'Allemagne en deux avec la création de la RFA et de la RDA en 1949. Un deuxième temps fort est la détente au début des années 1970, après des années très dures, dans les relations entre RFA et RDA. [rappel : le plan ne doit pas figurer sur la copie, il est annonce en introduction. A vous de guider le correcteur avec les phrases d’entame et les transitions].

Comme l'intitulé du sujet est volontairement imprécis, vous devez bien expli­quer de quelles puissances et de quel affrontement il s'agit dans votre intro­duction. Vous devez justifier les bornes chronologiques choisies en insistant sur la spécificité du cas allemand, qui est dès le départ scindé entre les deux blocs avant même qu'ils ne soient réellement constitués. Vous devez montrer également l'exemplarité du cas allemand pendant la guerre froide (et donc l'intérêt du sujet) : elle est au cœur des relations entre les deux Grands tout au long de la guerre froide à la différence d'autres lieux, théâtres plus ponc­tuels de l'affrontement idéologique. Terminez par votre problématique et l'annonce de votre plan.

[Introduction]

Dès la conférence de Téhéran en 1943, le futur sort de l'Allemagne est étudié par les Alliés convaincus de remporter la guerre après l'arrêt de l'expansion allemande. Le pays, en effet situé au cœur de l'Europe, est envahi en 1945 par les deux superpuissances : Berlin et la partie orientale par l'Armée rouge et la partie occidentale par les Américains. Dans l'affrontement, appelé guerre froide, que vont se livrer les deux grandes puissances victorieuses, États-Unis et URSS, l'Allemagne et Berlin occu­pent une place particulière : elles sont coupées en deux dès 1945 et jusqu'en 1990 et les deux armées s'y font directement face. Le cas alle­mand fournit donc un cadre pertinent pour étudier l'opposition entre les deux superpuissances. Dans un premier temps, jusqu'en 1955, l'Allema­gne vaincue subit la partition de son territoire entre les deux blocs hostiles en formation. Dans un deuxième temps, de 1955 jusqu'en 1969, les deux Allemagnes constituent des vitrines : chaque bloc tente d'y démontrer la supériorité de son modèle idéologique. Enfin, dans un dernier temps, les deux Allemagnes débutent un processus de rapprochement qui aboutit à leur réunification en 1990.

[I. De 1945 à 1955 : un pays progressivement écar­telé entre les deux blocs]

L'Allemagne, vaincue et occupée par les armées alliées, subit logiquement les conséquences de l'opposition grandissante entre les deux grandes puis­sances construisant à l'échelle mondiale deux blocs hostiles.

[A. Un territoire divisé et administré par les armées alliées]

Lors de la conférence de Potsdam (juillet-août 1945), les Alliés décident du sort de l'Allemagne vaincue. Ils souhaitent empêcher l'Allemagne de nuire à nouveau en la démilitarisant et en la désindustrialisant. Il n'y a plus d'armée allemande, la défense est assurée par les Américains et les Soviétiques. L'Allemagne perd sa souveraineté, le pays est occupé par les quatre armées alliées (États-Unis, URSS, Royaume-Uni et France) qui l'administrent. Le territoire est partagé en quatre zones : les Soviétiques au nord-est, les Américains au sud, les Britanniques au nord-ouest et les Français dans la région rhénane frontalière. Berlin, située en zone sovié­tique, est néanmoins également partagée en quatre zones. Le rideau de fer évoqué par Churchill dès 1946 passe ainsi au cœur de l'Allemagne et sépare la zone occupée par les Soviétiques des trois autres zones. La zone soviétique, aux ordres de Staline, rejette le plan Marshall (1947), plan américain d'aide à la relance économique de l'Europe.


[B. Berlin au cœur de la mise en place d'un monde bipolaire]

Les Américains et leurs alliés pensant que la pauvreté jette de nombreux pays dans les bras du communisme (doctrine Truman) souhaitent redon­ner à l'Allemagne sa puissance économique d'avant-guerre, contrairement à ce qui avait été décidé à Potsdam. Ils programment la fusion de leur trois zones et la création du Deutsche Mark. En 1948, par mesure de
rétorsion, Staline tente de s'emparer des trois zones de Berlin-Ouest, iso­lées en zone soviétique. Il organise un blocus destiné à empêcher son ravi­taillement. C'est la première crise de Berlin. Le Président américain Truman réplique par la mise en place d'un pont aérien : le ravitaillement est assuré par avions basés dans les zones occidentales de l'Allemagne. Le
blocus échoue. Ainsi, en 1949, désormais ouvertement rivaux, les Etats-Unis et l'URSS décident la partition de l'Allemagne en deux Etats distincts : la RFA (République fédérale d'Allemagne) à l'ouest, correspondant aux zones alliées et à Berlin-Ouest,
et la RDA (République démocratique allemande) à l'est correspondant à la zone soviétique. Bonn devient la capitale de la RFA et Berlin-Est celle de la RDA. Les Américains et leurs alliés, conscients que leur solidarité a permis l'échec du blocus, créent en 1949 une alliance militaire, l'OTAN.
En 1955, la RFA entre dans l'OTAN alors que le bloc de l'Est forme à son tour une alliance militaire sous contrôle soviétique, le pacte de Varsovie, auquel adhère la RDA.

Le 17 juin 1953, une révolte ouvrière éclate à Berlin-Est, elle est réprimée par Walter Ulbricht, dirigeant de la RDA, avec l'aide de l'armée soviétique

[II. De 1955 à 1969 : deux modèles idéologiques s'affrontent]


Alors que la séparation entre les deux Allemagnes est réalisée s'ouvre l'ère de la coexistence pacifique prônée par Khrouchtchev. Les deux blocs, bien qu'hostiles, doivent selon lui coexister pour éviter un conflit ouvert. Qu'en est-il de l'Allemagne dans ce contexte ?


[A. La RFA et Berlin-Ouest, avant-gardes de la civilisation occidentale aux frontières du monde communiste]

Le système politique et économique mis en place en RFA en 1949 est calqué sur le modèle américain. C'est une démocratie fédérale, les Länder disposent d'une grande autonomie. Les élections sont libres, le chef du gouvernement est le chancelier. Il n'est pas directement élu par les citoyens mais issu du parti majoritaire aux élections législatives. Ce mode de dési­gnation est repris de l'Allemagne d'avant-guerre. La RFA reconnaît le capi­talisme et l'économie de marché. À l'image des autres pays occidentaux, sa population accède à la société de consommation. La RFA participe aux prémices de la construction européenne avec la CECA et devient un des six membres fondateurs du Marché commun en 1957. Elle devient rapi­dement la première puissance économique de l'Europe. D'abord destinée à préserver la paix par une union économique très étroite, la construction européenne permet également à l'Europe occidentale et donc à la RFA de s'émanciper de la tutelle américaine.

[B. La RDA, vitrine du modèle socialiste]

Les institutions, l'organisation économique et sociale sont identiques au modèle soviétique. La RDA est une démocratie de façade : les communis­tes sont seuls au pouvoir dès 1949, le Parti est le seul autorisé et ses can­didats recueillent près de 100% des suffrages. Les dirigeants, comme E. Honecker, font l'objet d'un culte de la personnalité. La répression orchestrée par la police politique, la STASI, s'abat sur les opposants. L'éco­nomie est entièrement sous contrôle et planifiée : les moyens de produc­tion sont nationalisés, particulièrement dans les secteurs des transports, des banques, de l'industrie, de l'énergie ; les terres sont collectivisées. Dans la division socialiste du travail mise en place par le COMECON, la RDA occupe une place de premier ordre : elle est spécialisée tout d'abord dans l'industrie lourde puis dans l'industrie de biens de consommation (succès de la marque automobile Trabant). C'est un relatif succès puisqu'en 1970, la RDA est la cinquième puissance économique en Europe.


[C. La construction du mur de Berlin marque les limites de la réussite est-allemande]

Une grande différence de niveau de vie sépare les deux Allemagnes. Bien qu'elle soit le pays d'Europe de l'Est le plus développé économiquement, la RDA ne peut concurrencer sa rivale. Le confort de vie, l'équipement des ménages sont bien meilleurs en RFA. Ce retard économique apparaît comme un échec. De plus, la population a conscience d'être privée des libertés offertes aux Allemands de l'Ouest. Elle fuit donc massivement vers Berlin-Ouest et l'Europe occidentale (3 millions de personnes traversent le rideau de fer à Berlin entre 1945 et 1961). Khrouchtchev décide alors la construction d'un mur dont les fondations sont érigées en une seule nuit d'août 1961. C'est une frontière infranchissable entre les deux parties de la ville, nombreux sont morts en tentant de passer de l'autre côté. Lors de sa visite en 1963, Kennedy voit dans ce mur, nécessaire pour endiguer l'hémorragie de départs, le symbole universel de l'échec du modèle sovié­tique.

Chacune des deux Allemagnes a donc été utilisée comme un symbole dans la lutte entre les deux blocs, entre deux modèles idéologiques. C'est pour­quoi la coexistence pacifique tarde à s'y mettre en place.

[III. De 1969 à 1990 rapprochement et réunification]

[A. L'Ostpolitik]

L'Ostpolitik (politique de l'Est) est mise en place par W. Brandt, le chan­celier ouest-allemand. Il souhaite normaliser les relations avec la RDA, qu'il considère au même titre que la RFA comme une partie de la nation allemande. Il s'engage de la même façon avec les pays du bloc de l'Est où il effectue des visites, en Pologne notamment. Il signe avec la Pologne et l'URSS des traités de reconnaissance des frontières. Il se détache de la tutelle américaine en prenant de telles initiatives. Comme Khrouchtchev, s'il n'approuve pas l'idéologie adverse, il sait qu'il ne peut l'anéantir et préfère le dialogue. Il obtient pour son action le prix Nobel de la paix. En 1972, les deux Allemagnes se reconnaissent mutuellement, elles entrent à l'ONU l'année suivante.

[B. La chute du mur de Berlin et la réunification]

Avec la course aux armements initiée par la Président Reagan, les Améri­cains souhaitent anéantir le régime soviétique à bout de souffle économi­quement. M. Gorbatchev, premier secrétaire du PC soviétique choisit de se détacher du bloc en Europe de l'Est pour éviter l'effondrement de l'URSS. Dans son pays, il met en place une politique plus ouverte, la Peres­troïka, qui incite les sociétés de l'Est à demander plus de libertés pour elles aussi. À elle seule, la RDA ne peut empêcher les départs massifs vers l'Ouest. Les autorités annoncent le 9 novembre 1989 l'ouverture du mur de Berlin. Le rideau de fer tombe définitivement à la fin de l'année 1989. La fin de la partition de l'Allemagne est donc extrêmement rapide alors qu'elle a perduré un demi-siècle. Le PC est-allemand organise des élections libres qui marquent son éviction. La réunification de l'Allemagne inter­vient en octobre 1990 avec le traité « 4+2 » signé entre les quatre puissan­ces occupantes, la RFA et la RDA. Elle symbolise au cœur de l'histoire allemande la fin de la bipolarisation d'une large partie de la planète entre les deux blocs. Berlin redevient capitale d'un État unifié.

[Conclusion]

La défaite de l'Allemagne face aux armées américaine et soviétique en 1945 et sa situation en Europe médiane la plongent au cœur de l'affrontement qui débute dès la signature de la paix. L'Allemagne subit les aléas des rela­tions entre les États-Unis et l'URSS. Elle constitue un enjeu crucial pour chacun des deux blocs : elle est dès 1948 le premier théâtre de leurs affron­tements interposés, le premier pays coupé en deux camps, chacun deve­nant le symbole de leur lutte idéologique. L'émancipation de la tutelle américaine en RFA permet une certaine normalisation des relations, mais c'est bien la chute inéluctable de l'URSS qui permet la réunification en 1990 après quarante-cinq ans de partition. Aujourd'hui, la joie des retrou­vailles passée, les deux populations mesurent les difficultés à s'unir et se comprendre tant l'imprégnation de deux modèles si contradictoires, de part et d'autre, a été forte.

[Ce corrigé est issu des annales du Bac 2007, Nathan]


15 décembre 2006

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