13 novembre 2007

Gorbatchev admet la fin de l'URSS, Discours télévisé du 25 décembre 1991

«Le destin a voulu qu'au moment où j'accédais aux plus hautes fonctions de l'État, il était déjà clair que le pays allait mal. Tout ici est en abondance, la terre, le pétrole, le gaz, le charbon, les métaux précieux, d'autres richesses naturelles, sans compter l'intelligence et les talents que Dieu ne nous a pas comptés, et pourtant nous vivons bien plus mal que dans les pays développés, nous prenons toujours plus de retard par rapport à eux. La raison en était déjà claire - la société étouffait dans le carcan du système administratif de commande. Condamnée à servir l'idéologie et à porter le terrible fardeau de la militarisation à outrance, elle était à la limite du supportable. Toutes les tentatives de réformes par­tielles ont échoué. [...] Il n'était plus possible de vivre ainsi, il fallait tout changer.

Je comprenais qu'entamer des réformes d'une telle enver­gure et dans une société comme la nôtre était une œuvre de la plus haute difficulté et dans une certaine mesure, risquée. Mais il n'y avait pas de choix. Aujourd'hui encore, je suis persuadé de la justesse historique des réformes démocra­tiques entamées au printemps 1985. [...] Néanmoins, une œuvre d'une importance historique a été accomplie :

- le système totalitaire, qui a privé le pays de la possibilité qu'il aurait eue depuis longtemps de devenir heureux et prospère, a été liquidé : une percée a été effectuée sur la voie des transformations démocratiques.

- les élections libres, la liberté de la presse, les libertés reli­gieuses des organes de pouvoir représentatifs et le multi­partisme sont devenus une réalité. Les droits de l'homme sont reconnus comme le principe suprême ;

- la marche vers une économie multiforme a commencé, l'égalité de toutes les formes de propriété s'établit. [...] Tous ces changements ont provoqué une énorme tension, et se sont produits dans des conditions de lutte féroce, sur un fond d'opposition croissante des forces du passé mori­bond et réactionnaire, des anciennes structures du Parti et d'État et de l'appareil économique, ainsi que de nos habi­tudes, de nos préjugés idéologiques, de notre psychologie nivellatrice et parasitaire. [...]

Je quitte mon poste avec inquiétude. Mais aussi avec espoir, avec la foi en vous, en votre sagesse et en votre force d'es­prit. Nous sommes les héritiers d'une grande civilisation, et, à présent, il dépend de tous et de chacun qu'elle renaisse pour une nouvelle vie, moderne et digne.»

Le discours ci-dessous n'est pas celui du 25 décembre 1991, mais celui pour la nouvelle année en décembre 1989.


La Perestroïka expliquée par Gorbatchev, 1987

«"Perestroïka", cela signifie surmonter le processus de stagnation, rompre le mécanisme de frei­nage, créer des systèmes fiables et efficaces pour accélérer le progrès social et économique et lui donner un plus grand dynamisme. "Perestroïka", cela signifie aussi initiative de masse. C'est le développement complet de la démocratie, l'autonomie socialiste, l'encouragement de l'initia­tive et des attitudes créatives, c'est aussi davantage d'ordre et de discipline, davantage de transparence, la critique et l'autocritique dans tous les domaines de notre société. C'est le respect le plus absolu pour l'individu et la prise en considération de la dignité de la personne, c'est l'in­tensification systématique de l'économie soviétique, le renouveau et l'épanouissement des prin­cipes du centralisme démocratique dans la ges­tion de l'économie natio­nale, l'introduction en tous lieux de méthodes économiques, le renonce­ment à une gestion fondée sur l'injonction et les méthodes administra­tives. [...] "Perestroïka", cela signifie le développe­ment prioritaire du domaine social, avec pour objectif de satisfaire les aspirations du peuple soviétique à de meilleures conditions d'existence et de travail, à de meilleurs loisirs, à une meilleure éducation et de meilleurs soins médicaux. »

M. Gorbatchev, Perestroïka, Flammarion,1987

[affiche : "Le PCUS, avant-garde de la Perestroïka", trouvée sur le très bon blog d'Aleksander Zakharov]

Nomenklatura

«La classe dominante de l'URSS, la "nouvelle classe", c'est la Nomenklatura. Elle le sait et c'est pourquoi elle s'en­veloppe de l'épais voile du mystère. Toute information sur les postes de la Nomenklatura est strictement secrète. Les listes de la Nomenklatura font partie des documents les plus confidentiels. Seul un cercle très restreint de fonctionnaires pourra recevoir les "listes de fonctionnaires chargés de la direction" publiés en petits fas­cicules. [...]

À la différence de la bour­geoisie, la propriété privée n'est pas le signe distinctif essentiel de la Nomenklatura. Héritière des révolutionnaires professionnels, la Nomenkla­tura n'est pas la classe des possédants. Elle est la classe des administrateurs. Adminis­trer et exercer le pouvoir sont les deux fonctions essentielles de la Nomenklatura. »

M. Voslensky, La Nomenklatura.Les privilégiés en URSS, Belfond, 1980

04 novembre 2007

Barack Obama est-il le candidat du "Soft Power" ?


(Joshua Lott / Reuters)

Qu'est-ce que le Soft Power ?

Il s'agit d'une notion utilisée dans l'analyse des relations internationale. Elle a été inventée par Joseph S. Nye dans son ouvrage Bound to Lead, The Changing Nature of American Power, (OUP, 1990). Nye est démocrate, il a travaillé pour les administrations Jimmy Carter (1977-1981) et BillClinton (1993-2001).
Voici comment le spécialiste des relations internationales Pascal Boniface définit la notion de Soft power : Joseph Nye "se basait sur une distinction en " hard power " et " soft power ". Le " hard power " c'est l'utilisation des moyens économiques et militaires pour imposer sa volonté aux autres. Le " soft power " consiste à parvenir au même résultat par l'attraction, l'influence. Le " soft power " américain réside dans ses valeurs (liberté, droits de l'homme, démocratie), son système universitaire, sa culture etc." Précisons que c'est également une méthode d'exercice de la puissance : contrairement à la force militaire qui s'appuie sur la contrainte, le soft power repose "sur la capcaité à définir l'agenda politique d'une manière qui oriente les préférences des autres. (...) Le soft power va au-delà de la persuasion ou du pouvoir de conviction grâce à l'échange d'arguments. C'est la capacité à séduire et attirer. Et l'attraction mène souvent à l'acceptation ou à l'imitation"(citation de J. Nye).

La fuite des cerveaux est ainsi une illustration de la force d'attraction du modèle américain. La promotion de ce modèle passe parfois par la réalisation de petits films en vantant les mérites, quitte à s'annexer le patrimoine naturel de son voisin canadien en montrant les chutes du Niagara, mais uniquement la partie canadienne... Coïncidence, la secrétaire d'Etat adjointe en charge de la diplomatie publique (en somme le Soft power) vient de démissionner...
Quant au côté obscur de la force... Le rôle attribué à Dick Cheney (vie-président, certains disent qu'on pourrait lui laisser uniquement la première partie de cette fonction...) par Georges Bush lui-même pour la fête d'Halloween est celui de Dar Vador ! Déclaration de l'intéressé : "Dark Vador est l'un des surnoms les plus gentils que l'on m'ait donné récemment."

Mais là je m'égare un peu ! Revenons à notre sujet.

Qui est Barack Obama ?

Barack Obama est un des candidats pour l'investiture démocrate aux Etats-Unis. Il est donné deuxième dans les intentions de vote pour les primaires derrière Hillary Clinton, ex-First Lady pendant huit ans. Ces primaires commencent en janvier par l'Iowa, petit Etat peu peuplé, mais sans doute celui où les candidats dépensent le plus parce que celui ou celle qui remporte cette primaire possède un avantage psychologique difficile à renverser ensuite. Il est actuellement sénateur de l'Illinois, relativement jeune (45 ans) a des origines variées (un père kenyan, une mère américaine, un beau-père indonésien) qui en font le candidat idéal de la diversité américaine. Voyez son site officiel.

En quoi Obama serait-il le candidat du Soft Power ?

L'administration Bush ne s'est pas distinguée, vous l'aurez sans doute remarqué..., par sa capacité de persuasion et sa "puissance douce". Un des problèmes d'Obama est sa crédibilité, en particulier en matière de politique étrangère. Pourtant, selon Joseph Nye lui-même, Barack Obama "ferait plus pour le "soft power" des Etats-Unis à travers le monde que quoi que ce soit d'autre que nous fassions". Réconcilier les orientations antagonistes de la politique étrangère américaine et dépasser ses clivages traditionnels entre réalistes et idéalistes, entre multilatéralistes et unilatéralistes serait-il possible avec Obama à la Maison Blanche ?Quelques éléments de réponse avec cet article en anglais (à lire ou à écouter) paru dans le New York Times Magazine.

[photo : Baba, "La fuite des cerveaux..."]


Le développement durable dans les pays en développement : l'exemple de quelques mégapoles

[La carte du nombre de patients pour chaque médecin dans le monde; Plus le chiffre est important et proche du rouge, moins l'encadrement médical est fort... Carte obtenue sur ce remarquable site : Strangemaps]

Compte rendu de la Conférence d'Elisabeth Dorier-Aprrill sur le développement durable dans les pays en développement au FIG 2007

Le rapport Brundtland ayant pour titre "Notre avenir a tous" en 1987 a donné une toute nouvelle notion et sa définition: le développement durable.
Il le définit ainsi :
« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. »

Il y a donc trois pilliers du développement durable :
- l'économie
- la société
- l'environement

La transition urbaine engendre une forte augmentation de la population dans les pays du sud, plus en ville qu'en campagne.
Ainsi, les villes des PVD auront les plus fortes populations en 2020. (par accroissement naturel et non seulement par immigration)

Nous avons vu plusieurs cas: la situation de Lagos au Niger, du Caire en Egypte, de Mexico au Mexique, Brazaville au Congo, et Dakar au Sénégal :

1) Lagos:

La mégapole a de 8 à 10 millions d'habitants.
Les villes vont donc poser des problemes car il y a une nécéssité d'aménagement du territoire.
Les petites villes se multiplient.
Les périphéries s'étalent car il y a peu de logement sociaux.

2) Le Caire:

Il y a une forte densité intra-urbaine.
Les logements dans les périphéries sont très dangereux car ils ne respectent pas les normes de sécurité et au moindre séisme tout peut s'éfondrer...
Les "chiffoniers du Caire" sont nombreux, il s'y trouve un tres grand nombre de déchets, jusqu'à meme des élevages d'oiseaux, de cochons...avec énormément d'habitants.
Des villes touristiques et pavillonaires se crééent comme "New Cairo" où l'air semble pur, il y a de la verdure, l'ambiance parait moins étouffante, alors qu'en fait une ville dans le désèrt revient très cher.Iil faut des irrigations pour alimenter la ville en eau... et dans les déserts les habitants consomment environ 300L d'eau par jour ! Le développement de ce genre de ville n'est pas durable du tout.
De plus les logements, piscines... sont en contradiction avec la culture du pays.

3) Mexico:

Il y a beaucoup de problèmes de logements et de transports.
Il y a une forte augmentation du nombre d'automoblies, de minibus...
On essaie de ne pas trop développer les métros car ils sont bien trop couteux mais on essaie plutot de développer les transports en communs.

4) Brazaville:

Il y a une forte restriction d'eau et une forte pollution de celle-ci.
Il y aurait environ 1h d'eau disponible par nuit.Pas plus.

5) Dakar:

Il y a une forte baisse des nappes phréatiques.
De plus, la pollution y est forte: pour la culture de canne à sucre les pesticides et autres sont utilisés... il faut traiter l'eau car il y a des algues...
Concernant la distribution de l'eau la profession de fontainier a été créée : on le paie au litre d'eau.


Il y a donc divers problemes concernant le développement durable dans ces pays en voie de développement : problemes financiers, si il y a beaucoup d'eau distribuée il y aura trop d'eau à traiter... le développement de l'agriculture engendre une pollution de l'eau...

Emilie Kjlimenta

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